mercredi 21 octobre 2009

La Bohème


J'aimerais partager avec vous, mes chers élèves de Bac, une très belle chanson. J'espère que ça vous plaira. Bon weekend à tous!



Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Montmartre en ce temps-là accrochait se lilas jusqu’à sous nos fenêtres.
Et si l’humble garni qui nous servait de nid ne payait pas de mine,
c’est là qu’on s’est connu, moi qui criait famine et toi qui posais nue.

La bohème, la bohème. Ça voulait dire «On est heureux»
La bohème, la bohème. Nous ne mangions qu’un jour sur deux.

Dans les cafés voisins nous étions quelques-uns qui attendions la gloire
et bien que miséreux, avec le ventre creux nous ne cessions d’y croire.
Et quand quelque bistro contre un bon repas chaud nous prenait une toile
nous récitions des vers groupés autour du poêle en oubliant l’hiver.

Souvent il m’arrivait devant mon chevalet de passer des nuits blanches,
retouchant le dessin de la ligne d’un sein, du galbe d’une hanche.
Et ce n’est qu’au matin qu’on s’asseyait enfin devant un café-crème.
Épuisés mais ravis, fallait-il que l’on s’aime et qu’on aime la vie.

Quand au hasard des jours, je m’en vais faire un tour à mon ancienne adresse,
je ne reconnais plus ni les murs, ni les rues qui ont vu ma jeunesse.
En haut d’un escalier je cherche l’atelier dont plus rien ne subsiste.
Dans son nouveau décor Montmartre semble triste et les lilas sont morts.